Quelles compétences développer à l’ère de l’Intelligence Artificielle ?

La complémentarité de l’humain et de l’IA

Les bouleversements induits par l’IA provoqueront une forte évolution du contenu des emplois. Une étude* estime que 60% des métiers actuels seront automatisés à hauteur de 30% d’ici 20 à 40 ans.

L’IA, par sa capacité à gérer des tâches analytiques concernant de gros volumes de données, permet une simplification productive et une démultiplication des capacités d’action de l’être humain.
Aide à la décision, création assistée, outil de pilotage… L’IA assiste l’humain et le recentre sur des tâches à plus forte valeur ajoutée : manager, collaborer et innover.

Les nouvelles compétences à développer consistent donc à la fois à s’approprier l’utilisation et le monitorage de l’IA au quotidien, et à faire évoluer son métier, son périmètre en mettant en œuvre de nouvelles réflexions et actions.

Les compétences sociales et émotionnelles en avant

Les technologies liées à l’IA sont de plus en plus puissantes, l’humain doit développer ce qui le différencie des machines, pour continuer à créer de la valeur économique et sociale.

Un socle de savoirs techniques sera toujours nécessaire afin notamment de faire l’interface avec les informations transmises par l’IA, analyser leur pertinence et vulgariser les résultats auprès d’autres métiers.

Mais ce sont bien les compétences sociales et l’intelligence émotionnelle qui occuperont le haut de l’affiche : la créativité, la communication, la coopération, l’esprit critique, mais aussi l’autonomie, le relationnel et la pédagogie, pour favoriser l’intelligence collective.

L’humain doit activer les aspects de son intelligence qui sont supérieurs à l’IA, tout en s’appuyant sur des outils d’analyse qui dépassent sa propre capacité.
L’IA remet ainsi la dimension humaine au cœur des métiers.

L’intelligence de situation, l’esprit d’initiative, la gestion des émotions seront assurés par les collaborateurs pour une performance et un sens du collectif augmentés.

Transversales, ces compétences permettront à l’organisation une plus grande agilité et résilience.

Accompagner l’évolution des compétences

Afin de permettre aux organisations de préparer le changement, l’impact de l’IA sur les besoins en compétences doit être anticipé et analysé de manière systémique. Le capital humain est la plus grande richesse d’une entreprise, et son évolution doit être accompagnée.

Il s’agit au préalable de définir une stratégie d’implémentation de l’IA en fonction d’objectifs qui serviront le business model de l’organisation. L’évolution de la structure d’emploi et des compétences sera ensuite déterminée par l’analyse des tâches à confier à l’IA et celles qui devront être renforcées ou comblées par les collaborateurs, dans l’optique de soutenir la compétitivité de l’entreprise.

La refonte des mécanismes de formation est donc un enjeu important, notamment lorsqu’il s’agit de permettre de stimuler des fonctions cognitives telles que l’intelligence émotionnelle.
Une des clés peut être de développer l’apprentissage dans l’action pour les collaborateurs. Cette approche de la formation vise à revisiter le quotidien de chacun, son activité et ses interfaces pour expérimenter les nouveaux savoir-faire et savoir-être en situation, et ainsi suivre une courbe d’apprentissage pérenne, valorisante et adaptée aux besoins.

L’IA opère une transformation des métiers et des compétences de grande ampleur. Implémenter l’IA suivant une vision stratégique d’ensemble permet d’anticiper et d’ajuster les nouveaux besoins en compétences. Accompagner les collaborateurs vers ce nouveau paradigme, dans lequel ils pourront valoriser leurs facultés émotionnelles et leurs compétences sociales, est un des grands enjeux de l’entreprise.

* McKinsey Global Institute, Artificial Intelligence, the next digital frontier ?, Juin 2017